Maurice Quentin de LA TOUR

(St-Quentin, 1704 – St-Quentin, 1788)
Maria Gunning, comtesse de Coventry
Pastel sur papier, L. 52 – H. 65 cm
Don du Dr. Carteron-Cartier
Inv. 862.2

 

Maurice Quentin de La Tour, figure emblématique du portrait du 18e, surnommé le «voleur d’âmes», a su capter toute la psychologie des modèles soumis à son talent.

Le portrait conservé à Troyes représente Maria Gunning, duchesse de Coventry. Réputée pour sa beauté en Angleterre et à Paris où elle séjourne en 1752 pour son voyage de noce, il est demandé à cette occasion à l’artiste de réaliser son portrait. La Tour représente la duchesse de trois-quarts, le regard planté dans celui du spectateur, lui donnant une présence presque tangible. Malheureusement, la duchesse meurt peu de temps après, en 1760, probablement empoisonnée par le plomb contenu dans son maquillage.

Charles Joseph NATOIRE

(Nîmes, 1700 – Castel-Gandolfo, 1777)
Guerrier sur un trône
Sanguine et craie blanche sur papier
H. 35,6 – L. 24,4 cm
Achat Ville de Troyes avec le concours du FRAM Champagne-Ardenne
Inv. 90.2

 

Deux sanguines de Charles-Joseph Natoire, dessins préparatoires de deux tableaux conservés dans les collections du musée (Saint Rémy soumet à Clovis le peuple de Reims et Jupiter servi par Hébé) illustrent parfaitement la maîtrise de la technique par l’artiste et montrent l’élégance et la souplesse de son trait.

Charles Jules AVIAT

(Brienne-le-Château, 1844 – Périgueux, 1931
Madame Berthe Bousquet née Caron
Pastel sur papier, L. 80 – H. 130 cm
Don de Mme Bousquet
Inv. 67.2.2

 

Charles-Jules Aviat se forme à la peinture et part à Rome de 1867 à 1870. D’abord guidé par les conseils d’Ernest Hébert, il intègre l’atelier de Léon Bonnat, dont il devient l’ami et le collaborateur. Portraitiste reconnu en France, sa renommée le conduit aux Etats-Unis où la bourgeoisie l’honore de nombreuses commandes.

Ce grand portrait (1,30 m de haut) au pastel représente Berthe Bousquet, femme d’un ami du peintre. La délicatesse des tonalités alliée au velouté du pastel confèrent à ce portrait évanescent une atmosphère de quiétude et de douceur de vivre. Berthe Bousquet tient à la main un camélia, symbole de l’amour et emblématique de la beauté parfaite, très en vogue en cette fin de siècle.

Cornelius Martinus VERMEULEN, d’après Pierre MIGNARD

(Anvers, 1644 – Anvers, 1708)
Portrait de Pierre Mignard
Taille douce sur papier, H. 57 – L. 43,5 cm
Legs de Auguste Millard
Inv. 18.1.33

 

Pierre Mignard, peintre illustre du siècle des Lumières, n’échappe pas au désir de construire de son vivant sa renommée. A cet effet, il fait reproduire son autoportrait de 1690 par Cornelius Vermeulen (1644-1708), grand buriniste  du 17e siècle, formé à la gravure à Anvers.

L’image, concentrée sur le visage, délaisse les accessoires présents sur le tableau. La main tenant un crayon répond au visage grave qui nous regarde.

Gustave LE GRAY

(Villiers-le-Bel, 1820 – La Caire, 1884)
Sète, la vague brisée
Collodion humide sur papier albuminé, H. 41 – L. 32,5 cm
Dépôt du musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, Paris
Inv. D.46.19.571

Sète, grande vague
Collodion humide sur papier albuminé, H. 34,3 – L. 41,5 cm
Dépôt du musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, Paris
Inv. D.46.19.573

 

Les années situées entre 1855 et 1859 sont, pour Gustave Le Gray, synonymes de gloire, de succès et marquées par un travail personnel fécond et novateur. C’est en 1856 qu’il réalise ses premières marines en Normandie. Exposées à la Photographic Society of London, les critiques parlent de « tableaux enchantés ». En 1857, il se rend sur les rivages de la Méditerranée et les clichés qu’il réalise alors, le porte au sommet de son art.

La grande vague et La vague brisée témoigne d’une maîtrise parfaite de la technique : finesse du tirage, maniement des tons et nuances, des ombres et des lumières. Le talent de l’artiste sera reconnu par les siens et les peintres tel Gustave Courbet seront influencés par son art.