Dessins, estampes, photographies, miniatures…
quelques 4 200 œuvres constituent le fonds d’arts graphiques du musée des Beaux-Arts.

 

Le nombre et la fragilité de ces œuvres font qu’une grande partie est conservée dans les réserves
et n’est visible qu’à l’occasion d’expositions temporaires et sur rendez-vous.

Dessin

Pastels, crayons, encres et lavis, sanguines ou encore aquarelles forment la collection de dessins et ont un double intérêt : artistique et iconographique. En effet, une partie est portée par des artistes de renom qui font écho aux collections de peinture : Charles-Joseph Natoire, Hubert Robert, Jacques-Louis David.

A leurs côtés, Maurice Quentin de La Tour, Francesco Guardi, Jean-Baptiste Oudry, Louis Vigée ou Jean-Bernard Restout, viennent enrichir le 18e siècle.

Les pastels du troyen Claude Petit de Villeneuve illustrent le passage entre le 18e siècle et le 19e siècle. Ses 11 portraits conservés au musée, datés entre 1799 et 1810, représentent des personnages vêtus à la mode Premier Empire. La technique est parfaitement maîtrisée, le trait assuré capte la vie dans le regard de ses sujets, leur conférant une jolie luminosité.

Les artistes aubois sont très présents au 19e siècle, à l’instar de l’activité créatrice du département à cette époque. Paul Dubois a légué 71 esquisses et croquis qui documentent son travail de sculpteur et de peintre. Les 37 dessins donnés en 1898 par l’ornemaniste Frédéric-Eugène Piat sont un précieux témoignage de sa recherche graphique pour la création des objets qui viendront décorer les demeures bourgeoises : luminaires, garnitures de bureau, jardinières… Amélie Cossard, peintre de fleurs, nous charme avec ses délicates aquarelles.

Le paysage, genre triomphant au 19e siècle, règne sur la collection avec des feuilles de Charles-François Daubigny, Louis Cabat, Victor Petit et Charles Cuisin, artiste romantique proche du travail de Caspar David Friedrich pour n’en citer que quelques-uns.

Toujours au 19e siècle, la découverte de la lithographie, les transformations urbanistiques des villes, la naissance des Monuments Historiques, encouragent la volonté des artistes locaux à participer à la mémoire d’un patrimoine en train de disparaitre sous leurs yeux. Comme le baron Taylor avec ses Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France, Charles Fichot, Alfred Gaussen, Anne-François Arnaud, Gustave Lancelot, Michel Petit-Baltet, Jules-Nicolas Schitz mais aussi Justin Ouvrié ou Adrien Dauzats arpentent les rues de Troyes et les villages du département pour un travail d’inventaire à des fins de publication. Ils sont dessinateurs, graveurs,  lithographes. Ce fonds est une ressource iconographique essentielle pour la connaissance historique de Troyes et sa région. La très belle suite d’aquarelles de Charles Fichot en est le fleuron.

Au 20e siècle, le pastel se distingue à nouveau avec le travail de Charles-Jules Aviat, portraitiste renommé en son temps et Raymond Thibesart, talentueux dessinateur.

Le musée des Beaux-Arts conserve également 57 miniatures du 17e au 19e siècle, petits objets réservés à l’usage d’une personne, pour une contemplation dans l’intimité. Réservée principalement au portrait, la miniature s’apparente au dessin. Au 19e siècle, la technique la plus courante est la gouache sur ivoire.

Gravure

Outre la production évoquée avec les artistes du 19e siècle pour l’édition d’ouvrages sur le patrimoine troyen, la gravure est un domaine qui se distingue par ses prestigieuses feuilles des 17e et 18e siècles.

Les peintures de Pierre Mignard sont reproduites par la main des plus grands burinistes de l’époque : Antoine Masson, Gérard Edelinck, la famille Audran (Benoît, Jean, Gérard), Robert Nanteuil, Cornélius Vermeulen

Photographie

Le 19e siècle voit la naissance de la photographie avec les pionniers tels Nicéphore Niepce ou Louis Daguerre en 1839. Ils sont suivis par les primitifs, souvent peintres ou chimistes, et ne vont cesser d’améliorer la technique.

Gustave Le Gray
, le plus grand si ce n’est le plus célèbre, va porter le médium au rang de l’art par un travail stupéfiant de modernité. Il sera également l’inventeur de différents procédés dont le négatif papier ciré sec. Le Musée des Beaux-Arts conserve 73 tirages de l’artiste issus de la commande impériale sur le camp militaire de Châlons-sur-Marne et des marines réalisées au bord de la Méditerranée et en Normandie.

Un autre artiste, Alexandre Clausel, peintre de formation, troyen d’adoption, peut-être formé à la photographie par Gustave Le Gray, a réalisé, dans le même esprit que les dessinateurs de son époque, des clichés de la ville de Troyes en train de se transformer entre 1852 et 1857. Il partage la même conception de la photographie que son contemporain, celle d’une technique destinée tout entière à l’art. Ces portraits d’arbres en sont un témoignage admirable de poésie.

 

La présentation au public, en raison de la fragilité de ces collections, face notamment à la lumière, ne peut être que ponctuelle. En effet, une exposition trop longue aux rayons lumineux provoque une altération des pigments (perte de couleur) et du papier (jaunissement). Des mesures de conservation sont donc observées afin de limiter les altérations qui pourraient les dégrader : durée d’exposition contrôlée et intensité de la lumière maîtrisée.

Les chefs-d’œuvre de la collection sont donc présentés au gré des expositions temporaires ou par roulement dans les collections permanentes. Il est cependant possible, sur demande motivée, de voir ces œuvres.

Contact :
Brigitte Massé, attachée de Conservation du Patrimoine
tél. 03 25 42 20 60 ou b.masse@ville-troyes.fr