« C’est un petit geste de rien du tout.
Un simple coup de ciseaux dans un caleçon de l’époque… »

 

Le mot culotte désigne, au 18e siècle, un vêtement masculin descendant aux genoux et porté avec des bas.

A partir du 19e siècle, il désigne un sous-vêtement, en même temps que le mot caleçon, porté par les hommes comme par les femmes.

Tous ces vêtements de dessous sont dotés de jambes, longues ou courtes.

Attentif aux évolutions des besoins de la clientèle, Etienne Valton, en 1918, met au point, d’un coup de ciseau dit-on, une culotte sans jambes, destinée aux bébés et très jeunes enfants, dite « culotte baby », en même temps que débute l’usage de la marque « Petit Bateau ».

Utilisant le tricot à côte « 2 et 2 », ce sous-vêtement de coton blanc  hydrophile, offre une grande souplesse, colle parfaitement au corps et induit une évolution essentielle dans la manière de se vêtir.

Le développement de cette nouvelle forme de culotte entraîne le raccourcissement des chemises, auparavant longues et fendues sur les côtés. Elle concoure à la transformation du caleçon en slip et à la création du tee-shirt.  Les usages vestimentaires en sont révolutionnés !

Sa diffusion ne prendra son plein essor qu’après la Première Guerre mondiale et fera la gloire des établissements Valton.

En 1937, à l’exposition internationale des Arts et des Techniques (Paris), la famille Valton reçoit le Grand prix pour l’invention de la culotte « Petit Bateau ».

La fabrication de la culotte

Techniques et savoir-faire s’allient dans la fabrication d’une culotte.

C’est d’abord une matière : le coton. 2,4 km de fil de coton sont nécessaires pour chaque culotte. Ce fil est tricoté : la maille est un entrelacement horizontal et vertical de bouclettes formant des côtes qui assurent une extrême souplesse donc un grand confort.
A l’origine, est privilégiée la côte 2 x 2 au grammage de 240 g/m². Celle-ci est obtenue par l’emploi d’un métier circulaire en jauge 20, qui comporte donc 20 aiguilles par pouce, tricotant deux mailles à l’envers puis deux mailles à l’endroit. Par ailleurs, dans les années 1930, est adoptée la ceinture en caoutchouc sous le nom de Bateaulastic.

Au fil du temps, la côte 1 x 1 est plus couramment adoptée, plus serrée, au grammage de 185 g/m², pour laquelle le métier à tricoter circulaire offre 18 aiguilles par pouce, rendant ainsi le tissu plus souple encore et plus confortable. Les culottes pour enfant adoptent aujourd’hui un gramme moins lourd de 110 g/m² et la côte 1 x 1 est obtenu au moyen de 24 aiguilles par pouce.

Le fil de coton lui-même peut se voir désormais associé à un fil d’élasthanne lors du tricotage de la culotte. Le grammage est alors de 160 g/m² réalisé sur un métier jauge 28. Ainsi une maille plus serrée s’allie à la présence de 7 % d’élasthanne pour rendre le tissu toujours plus souple.

Toute culotte connaît les même six étapes de fabrication qui prennent 2 minutes et 28 secondes :

1. Pose du fond de la culotte.
2. Colletage : pose d’une bande de tricot prédécoupée en bande étroite continue sur les ouvertures de la jambe.
3. Couture du devant de la culotte par un côté.
4. Pose de la ceinture.
5. Couture du dernier côté.
6. Visitage c’est-à-dire contrôle de la qualité de la culotte en la posant sur un gabarit de métal.